Après un hiver bien arrosé ayant permis aux nappes phréatiques de se reconstituer,
ce qui ne s’était pas produit depuis plusieurs années, le printemps maintient une fraîcheur marquée
peu propice au démarrage de la végétation. Même si mars ne présente pas de pluviométrie excédentaire,
les sols restent proche de la saturation. Avril et ses frimas retardent le démarrage de la nature
qui ne puise pas ainsi l’eau du sol. Cette eau est entretenue par des pluies significatives du 8 au 12 avril
puis survient un épisode enfin printanier avec 25°C , cerisiers en fleur, hirondelle enfin de retour le 15.
On y croit mais c’est alors que se met en place une situation météorologique typique
de la saison avec un flux de sud rapide d’altitude apportant un air tropical et humide.
Cette masse d’air présente un potentiel très élevé en pluviométrie, il suffit de le déclencher.
La première perturbation se déclenche le vendredi 26 et se poursuit le samedi 27 (sortie morilles annulée)
sur la moitié est de la France arrosant de 50 à 60 mm l’ensemble de la Côte d’Or ( et d’autres département ) .
Cela représente déjà une grosse quantité mais les sols encaissent et l’excédent fait monter modérément
les rivières. Les sols sont bien sûr archi saturés et les retenues aussi.
On croit l’épisode terminé et en effet l’air chaud est évacué, seules des averses persistent, parfois orageuses.
Le drame se prépare pourtant pour le vendredi 3 mai, environ 1 semaine après ce 1er épisode.
Météo-France l’a décelé le mercredi et lance une alerte vigilance orange aux fortes pluies le jeudi.
Qu’ont-il vu ? Une goutte froide !
Il s’agit d’une situation fréquente et pas toujours facile à situer spatialement.
Cela se visualise sur une carte des températures à 5000 m d’altitude. On y voit une poche d’air plus froid
que l’air environnant. Lorsque celui ci vient surplomber de l’air chaud de surface cela provoque orages
et pluies diluviennes.
Dès le 2 au soir, la goutte atteint la Côte d’Or et l’explosion orageuse se traduit par 30 mm
en 1 h sur les sources de l’Ouche ainsi que Beaune, la grêle à Dijon, mais aussi Til-Chatel, Fahy-Billot …
Le problème de ces gouttes c’est leur lenteur de déplacement. La goutte stagne sur le 21,
les nuages s’enroulent autour dans le sens inverse des aiguilles de la montre, les pluies fortes persistent.
Rapidement les cumuls s’envolent. La zone la plus touchée s’avère être les hauts-de-côte,
la montagne dijonnaise…comme par hasard c’est le bassin versant de l’Ouche.
Plus de 70 mm relevé à la station automatique du col de Bess
ey-en-Chaume.
Le radar météo mesure 90 à 100 mm vers la région de Detain-et-Bruant.
C’est énorme et comme vous pouvez le voir en annexe dans l’étude de la DDT (ex DDE)
on rentre parfaitement dans le schéma des grandes crues historiques.
Passons au déroulement de la crue:
L’Ouche est surveillée par plusieurs limnimètres, j’en ai sélectionné 4.
Bussière-sur-Ouche : la plus en amont.
le 1er épisode (26,27) a augmenté le débit de 15 m3/s et le niveau de 50 cm.
l’épisode du 3 mai ajoute 1 mètre et le débit augmente de 55 m3/s.
La crue culmine le 4/5 à 00 h.
Pont de Pany : environ 12 km en aval
Le 1er épisode ajoute 20 m3/s et 1mètre
Le 2eme ajoute 2 mètre et 80 m3/s
La crue culmine le 4/5 à 4 h.
Plombières : encore 15 km de plus
Le 1er épisode ajoute 30 m3/s et 1mètre
Le 2eme ajoute 1,6 mètre et 105 m3/s
La crue culmine le 4/5 à 11 h.
Crimolois: encore 16 km de plus et la traversée du lac Kir
Le 1er épisode ajoute 45 m3/s et 1mètre
Le 2eme ajoute 1,8 mètre et 140 m3/s
La crue culmine le 4/5 à 21 h.
On notera la non linéarité de la loi reliant la cote et le débit, le ralentissement de la progression de l’onde de crue
surtout à la traversée de Dijon ( et du lac), le débit qui augmente de plus en plus avec l’apport des affluents
et contributions diverses .
Comparaison aux crues de références:
A Varanges tous les anciens citent à juste titre la crue d’octobre 1965 comme celle du siècle. Elle inonda l’ensemble du village.
Elle est décrite dans l’annexe ci-après. Le débit était estimé à Crimolois, un peu en amont de Varanges, à 194 m3/s.
Voici pour Crimolois la comparaison de 2013 avec les crues de références:
Avec 186 m3/s la valeur est très proche de 1965 et supérieure à 2001.
La durée de retour diffère selon la méthode statistique employée mais elle est proche
de 50 ans pour cette valeur.
Quand on voit la durée de retour de 100 ans ( 239 m3/s) ça devrait ajouter 60 cm de cote à la rivière….
Je n’ose y penser !!
Annexe (extrait étude DDT)
3.4 CRUES HISTORIQUES La connaissance des crues historiques est fondamentale pour la compréhension des écoulements en crue sur l’ensemble du bassin versant. Des rencontres avec les différents syndicats de rivière, les communes et les riverains ont été réalisées. L’analyse bibliographique des études existantes et les enquêtes de terrain ont permis de recueillir des repères de crue, qui ont été nivelés par un géomètre. Ces repères concernent principalement les crues de 1965 et 2001 sur l’ensemble des cours d’eau concernés. 3.4.1 Crues de l’Ouche Les crues historiques marquantes de l’Ouche ont eu lieu en 1866, 1910, 1930, 1965, 1968, 1982, 1996 et 2001. On reconnaît ici les grandes crues d’ampleur plus régionale (Bassin Parisien et Doubs/Saône : crue de l’hiver 1982, crues de 1910 et 1930, Grand Est de la France : crue de mars 2001, vicennale sur la Saône, Rhône moyen : crue de 1996, décennale, Loire Moyenne : crue de 1866) ; seules les crues de 1965 et 1968 semblent avoir été plus locales. aucune station n’était en place Pour les crues les plus (anciennes 1866-1910-1930), pour mesurer et restituer les hydrogrammes de crue. Les sources bibliographiques sont cependant relativement abondantes et la DREAL Bourgogne dispose d’une chronique de hauteur au pont de Plombières-lès-Dijon pour les crues les plus fortes de ces 150 dernières années (source : Atlas des zones inondables de la Région Bourgogne – Vallée de l’Ouche – Juillet 1995).
A partir de 1965, les hydrogrammes de crue ont pu être mesurés à la station de Plombières-lès-Dijon. Le débit maximal de la crue d’octobre 1965 a été estimé à 177 m3 /s (jaugeage à la pointe de crue aux Trois Ponts– Etude des inondations de l’Ouche dans l’agglomération dijonnaise pour une crue de type 1965 – Sogréah 1994 )
Les débits de pointe évalués ou estimés à la station de Plombières pour ces différentes crues historiques sont présentés dans le Tableau 5
Tableau 5 – Débits estimés au pont de Plombières-lès-Dijon pour les crues historiquesLa plus forte crue connue avec 195 m3 /s à Plombières-lès-Dijon est celle de 1866. Pour cette crue, le rapport des Ponts et Chaussées du département de la Côte d’Or indique qu’elle est survenue après une chute d’eau de 95 mm en 36 heures sur le bassin de l’Ouche, le maximum de pluie atteignant 120 mm sur certains points du bassin. De nombreux débordements ont été recensés pendant la crue d’octobre 1965. A l’amont de Dijon, des échanges ont eu lieu entre l’Ouche et le canal. Dans la traversée de Dijon, les inondations au droit de l’usine de Chèvre Morte et de l’hôpital psychiatrique en amont de la rue Hoche ont été en partie provoquées par l’obstruction des vannes du lac Kir par un ouvrage provisoire. A l’aval, les villages ont été submergés. Suite à cette crue, de nombreux travaux de curage, rectification du lit, aménagements et endiguement de l’Ouche ont été réalisés. La crue de décembre 1982 quant à elle, avait été précédée de conditions pluviométriques assez exceptionnelles avec 104 mm de précipitations enregistrées en novembre 1982 et 71 mm en octobre. Le total des précipitations de décembre s’élevait quant à lui à 125 mm, soit 2 fois la normale du mois. La succession de précipitations intenses sur de courtes périodes et/ou leur survenue sur des sols déjà humides engendrerait les plus fortes crues de l’Ouche La crue de mars 2001 a quant à elle été marquée par la rupture d’une digue en rive gauche de l’Ouche à Varanges qui a favorisé des inondations sur une grande partie de la plaine en aval. De manière générale, les débordements étaient plus localisés que pour la crue de 1965. 3.6 CRUES DE RÉFÉRENCE Une analyse statistique des débits maxima annuels permet de définir la période de retour des crues historiques mesurées sur les cours d’eau jaugés, et de définir les débits de période de retour centennale.
La période de retour d’une crue exprime en années la probabilité de voir se produire un tel événement chaque année. Par exemple, une crue de période de retour 2 ans a un risque sur deux d’être atteinte ou dépassée chaque année. Une crue centennale est une crue qui a un risque sur 100 d’être atteinte ou dépassée chaque année. Cependant, une crue centennale ne se produit pas tous les 100 ans.
Tableau 6 – Débits et périodes de retour des crues historiques,estimation des débits décennal et centennal au droit des stations de mesure ————————————————————————————————————————————————————————————
A Varanges ça devient limite pour le pont
Et à Genlis la Norge quitte son lit…
Tandis que de l’autre côté de Genlis c’est la Tille qui s’y met ! Cette bourgade est vernie…
Je traverse Pluvault où Tille et Norges s’échangent leur fluide au travers des champs avant de s’accoupler à Treclun pour le plus grand bonheur des habitants…
A Champdôtre la Tille n’est pas la bienvenue dans les maisons…
Et aux Maillys le maire doit mettre les bottes..
Je retrouve l’Ouche à Trouhans….
Puis en remontant l’Ouche j’arrive à Tart-le-Bas toujours à la mairie….
Et retour à Varanges au barrage alimentant le moulin mais aussi le lotissement voisin par dessus la digue !!! Qu’on essaye de raccommoder
Joël Marceaux Météorologue
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Mai 07
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