Météo France vient de perdre l’appel d’offres concernant les bulletins météo de France 2 et France 3 au niveau national mais conserve les journaux régionaux de France 3.
Une petite averse mais pas un violent orage pour Météo France. Comme l’a révélé le magazine Challenges , l’établissement public vient de perdre l’appel d’offres lancé en juin dernier par France Télévisions concernant les bulletins météo de France 2 et France 3 au niveau national. A partir de janvier et jusqu’en 2016, les deux chaînes feront désormais appel à MétéoGroup, une société dont les actionnaires majoritaires sont anglais, et à sa filiale française.
Après étude des dossiers, France Télévisions a estimé que Météogroup apportait «un meilleur service éditorial, notamment en matière d’infographie». Un point faible que reconnaît volontiers Météo France. «Nous sommes très axés sur la qualité de nos prévisions, c’est vrai que nous avons encore des efforts à faire sur les questions de mise en scène et de mise en image», estime Dominique Lapeyre, son directeur commercial adjoint. Le facteur prix a aussi été déterminant dans la décision de France Télévisions. « Le vainqueur de l’appel d’offres garantissait une meilleure prestation pour un montant inférieur, d’un peu moins de 30 %», explique la direction du groupe audiovisuel. De quoi irriter les syndicats de Météo France, qui dénoncent un manque de solidarité entre établissements publics. «C’est oublier un peu vite que nous sommes astreints à la mise en œuvre d’un appel d’offres régi par la législation européenne. Or, à moins de se mettre hors la loi, celle-ci interdit à France Télévisions d’appliquer la préférence nationale», fait valoir la direction du groupe audiovisuel.
Un marché de quelque cinq millions d’euros en France
Si cette annonce est une mauvaise nouvelle pour Météo France, elle n’est pas dramatique pour autant. Car l’établissement public conserve toutefois la part la plus importante du marché météo de France Télévisions. «En matière de valeur, nous détenons 75% des budgets alloués», confirme Dominique Lapeyre, le directeur commercial adjoint de Météo France. Ce qui correspond à l’ensemble des journaux régionaux de France 3 ainsi qu’à tous les décrochages sur le territoire de l’Outre-Mer, précise de son côté la direction de France Télévisions. On est donc très loin du lot de consolation! .
Sachant qu’en France le marché de la météo dans les médias (presse écrite, radio, télévision) représente environ cinq millions d’euros, l’appel d’offres perdu se chiffre tout au plus à quelques centaines de milliers d’euros. «De toutes les manières, c’est un marché très peu rentable», estime un bon connaisseur du secteur. En outre, l’activité commerciale de Météo France ne représente que 10% de l’activité du groupe qui se consacre avant tout à des missions de service public.
Commentaires récents