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Août 03

Juillet 2014 un mois particulièrement humide

Voici le début du mois d’Août , il est temps de refaire un bilan de l’état hydrique de nos sols. Le dernier que j’avais élaboré date de la mi-juillet , après les fortes pluies ayant effacé la sécheresse printanière alors en cours.
Pas de doute, nous venons de vivre un mois de juillet très anormal au niveau des quantités d’eau avec une pluviométrie exceptionnelle dans bon nombre d’endroits de la moitié est de la France où des valeurs plus que centennales sont parfois atteintes.
Je vais illustrer mes propos par des documents élaborés avec les données de Météo-France.
Le dernier gros épisode de pluie en date des 28 et 29 juillet est dû à une incursion froide anormale en altitude (goutte froide) à cette période de l’année. Ceci a pour effet de provoquer des pluies et orages assez forts et stationnaires et des cumuls dépassant parfois les 100 millimètres en 24 h ( 1 mm = 1 litre par mètre carré – 60 mm équivaut environ à 1 mois normal de pluie en plaine ). Ce genre d’anomalie dans la circulation générale atmosphérique estivale est apparu voici une quinzaine d’années.
Les 2 cartes ci-dessous représentent les 2 analyses disponibles en matière de pluviométrie. L’une est fabriquée uniquement à l’aide de valeurs mesurées par des pluviomètres installés au sol, l’autre y ajoute les mesures effectuées à l’aide des radars météorologiques comme celui de Blaisy-Haut (puits XV, Côte d’Or).
Concernant les valeurs, je rappelle qu’en vert cela correspond à 10/20 mm, en jaune à 20/30 mm
en orange1 de 30/50 mm, orange2 de 50/70 mm, rouge de 70/100 mm, rouge foncé plus de 100 mm
On comprend que l’apport des radars est déterminant notamment lors des orages où il n’y a jamais assez de pluviomètres pour cibler le coeur des pluies les plus fortes.
A noter  l’intense épisode à plus de 100 mm sur le Vercors (inondation à la clé), le bel arrosage de la forêt de Chaux, des Vosges et haut Doubs.

Passons au total mensuel avec 2 cartes , l’une plus Bourgogne Franche-Comté, l’autre pour Rhône-Alpes.
Commentaires:
Quand on sait qu’il tombe normalement en juillet de 60 à 70 mm en plaine bourguignonne et lyonnaise, de 80 à 90 en plaine en Fche-Comté et environ 120 mm en montagne on voit rapidement que les valeurs du mois dernier sont facilement de 2 à 3 fois supérieures !! Les 200 mm du Beaujolais, de l’Auxois, les 150 mm de la Limagne sont des valeurs centennales.
Que dire des plus de 400 mm dans le massif de la Chartreuse (St Laurent du Pont)  , des monts du Forez et de la montagne Bourbonnaise qui n’ont sûrement pas vu autant d’eau depuis 1 siècle.
Et Arbois (Jura) avec ses 352 mm va-t-il produire de l’eau ou du vin cette année ?
Quant au département de l’Ain que ce soit  de la plaine d’Ambérieu au Bugey et en remontant par Oyonnax jusqu’au Jura voisin (mon parcours des champignons) alors là c’est devenu le château d’eau de la France ( déjà plus de 900 mm depuis le début d’année à Ambérieu !!)
Bien sûr il y a toujours les exceptions à la règle. Ainsi l’agglomération de Dijon qui affiche 100 mm alors que le tramway était sous l’eau il y a peu (les orages ont évités les pluviomètres de Météo-France).

Continuons avec l’état hydrique des sols superficiels (ceux où pompent les plantes).
Le résultat est évidemment sans appel, les sols sont saturés là où le déluge s’abattait.
Les départements entiers, plaines et reliefs complètement saturés en Franche-Comté et Dauphiné Savoies.
L’Auxois et Châtillonnais très imbibés (c’est bon pour nos amis du club mycologique qui organise le prochain congrès national ).
Et bien sûr reliefs auvergnats, Vosges, Vivarais…
A noter que la Bretagne a bénéficié d’un mois bien plus clément !!
Ci dessous la carte de l’écart par rapport à la normale, pas de doute c’est pas normal…mais ça on s’en doutait. Quand on voit que les blés se mettaient à germer et même les colzas, il y a bien quelque chose qui ne tourne pas rond.
Pour lire cette carte sachez que si l’on atteint 100% cela signifie que depuis 1958 (date d’origine de la période traitée statistiquement) les sols n’ont jamais été aussi abreuvés au 31/07.
Je terminerai cet exposé avec des graphiques représentant l’évolution au cours de l’année 2014 du contenu moyen en eau des sols superficiels comparés avec la période de référence 1958-2013.
On y découvre avec la courbe rouge pour 2014 que le département 21 se sort en 1 mois d’une sécheresse record (1976) pour atteindre la courbe pointillée du 4eme quintile (valeur excédentaire humide  atteinte 1 fois tous 5 ans).
Pour le département 01 , là on crève le plafond en dépassant la courbe verte représentant le record depuis 1958.
Autre exemple l’Isère dont la valeur s’approche des records.
J Marceaux
Pour des infos complémentaires je vous renvoie au site de Météo-France:

(1 commentaire)

  1. Patrick

    En effet, et Saint-Félix n’a pas échappé à cette pluviométrie élevée avec 185.8mm mesurés ce mois de juillet (à l’aide d’un pluviomètre Lacrosse WS7038), soit la pluviométrie mensuelle, tous mois confondus, la plus élevée depuis le début des mesures de la station en février 2010.

    La température moyenne (340m d’altitude) a été de 19.2°C avec une minimale de 10.4°C relevée le 9 juillet à 07h00 et une maximale de 35.8°C relevée le 18 juillet à 18h00.

    Août commence également très fort niveau pluviométrie avec déjà 61.1mm au compteur.

    Ci dessous une photo prise d’une cellule orageuse passée le 3 août en fin d’après-midi alors qu’elle s’évacuait vers l’est. Elle aura donnée une forte averse (plus de 10mm) avec un peu de grêle, le tout accompagné de rafales.

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