Phénomènes météo
Qu’appelle-t-on précipitations intenses ?
Ce sont des pluies qui apportent sur une courte durée (d’une heure à une journée) une importante quantité d’eau. Cette quantité peut égaler celle reçue habituellement en un mois, voire en plusieurs mois.
Des cumuls de l’ordre de 50 mm en 24 heures dans la plupart des régions de plaine et de l’ordre de 100 mm en 24 heures dans les régions montagneuses sont considérés comme des seuils critiques. Leur dépassement peut provoquer, lorsque la nature du terrain s’y prête, de graves inondations.
Pour les phénomènes les plus violents, le cumul des précipitations dépasse généralement les 100 mm en une heure. Dans le Sud de la France, les cumuls observés peuvent même dépasser 500 mm en 24 heures.
(1mm = 1 litre d’eau/m²)
Les dangers liés aux pluies intenses
Les dégâts provoqués dépendent des caractéristiques de la zone touchée : le relief, la nature et l’état de saturation en eau du sol, l’implantation des activités humaines et les mesures préventives telles que les barrages, l’aménagement de zones inondables.
Le phénomène peut passer inaperçu dans une zone peu habitée. En secteur urbain, le fort ruissellement sur les surfaces imperméabilisées peut saturer le réseau d’évacuation des eaux pluviales et causer des inondations avec des dégâts considérables (Nîmes, le 3 octobre 1988).
Les précipitations intenses provoquent aussi des crues-éclair dévastatrices, en particulier dans les zones montagneuses (Vaison-la-Romaine le 22 septembre 1992, Le Grand-Bornand le 14 juillet 1987).
Les dégâts peuvent être aggravés par d’autres facteurs : violentes rafales de vent, glissements de terrain, ruptures de digues, grêle, fortes vagues.
Quelle est l’origine des pluies intenses ?
Les fortes précipitations peuvent résulter de plusieurs phénomènes météorologiques : une perturbation associée à des pluies abondantes à caractère persistant, une succession d’orages localisés ou des orages violents et stationnaires.
Les grosses cellules orageuses ont une dimension de plusieurs dizaines de kilomètres et une durée de vie qui peut dépasser une heure. En été principalement, les orages peuvent aussi se regrouper dans de vastes systèmes nuageux. Leur dimension peut alors dépasser plusieurs centaines de kilomètres et leur durée de vie 24 heures.
Quelles sont les régions exposées aux pluies intenses ?
Tout le territoire de la France métropolitaine peut être exposé à de fortes précipitations. Elles sont cependant plus fréquentes dans les régions méditerranéennes et les régions montagneuses.
– Carte du nombre de jours sur 50 ans (1964-2013) avec une hauteur de pluie >= 100 mm par département
(Source http://pluiesextremes.meteo.fr; fichier pdf, 314 Ko)
– Carte du nombre de jours sur 50 ans (1964-2013) avec une hauteur de pluie >= 200 mm par département
(Source http://pluiesextremes.meteo.fr; fichier pdf, 211 Ko)
Les régions de montagne sont plus fréquemment touchées par les orages que les plaines : le relief tend à bloquer le déplacement des nuages, l’air se soulève et provoque un renforcement de l’activité orageuse. Ceci a pour conséquence une augmentation des précipitations sur le versant des reliefs exposé au vent.
Les épisodes méditerranéens
Deux à trois fois par an en moyenne, de violents systèmes orageux apportent des précipitations intenses sur les régions méditerranéennes. L’équivalent de plusieurs mois de précipitations tombe alors en seulement quelques heures ou quelques jours.
Ces épisodes sont souvent qualifiés abusivement de “cévenol”. S’il est vrai que le massif des Cévennes est réputé pour l’intensité des épisodes qui l’affectent, tout l’arc méditerranéen peut être soumis à des précipitations intenses.
Les épisodes méditerranéens se produisent de façon privilégiée en automne, moment où la mer est encore chaude et ont lieu dans des conditions météorologiques bien particulières :
– près du sol : un vent de sud ou sud-est apporte de l’air humide et chaud en provenance de la Méditerranée
– en altitude : en automne, l’air devient plus froid ou frais
La rencontre entre le courant rafraîchi d’altitude et le courant encore chaud et humide venant de Méditerranée rend l’atmosphère instable et provoque souvent le développement d’orages.
Le relief joue également un rôle déterminant : il accentue le soulèvement de cet air méditerranéen et bloque les nuages. Les orages de ce type, bloqués par le relief et alimentés en air chaud et humide, se régénèrent : ils durent plusieurs heures et les pluies parfois plusieurs jours. Ils apportent ainsi des quantités d’eau considérables.
Pourquoi certains orages peuvent-ils stationner au-dessus de la plaine ?
La localisation (littoral, plaine, relief) et la stationnarité de l’orage résultent d’un équilibre subtil entre le vent maritime amenant l’air chaud, humide et instable et le dôme d’air froid qui se forme sous les pluies de l’orage. Lorsque le flux maritime est très rapide, les orages vont se bloquer préférentiellement sur le relief (cas le plus fréquent pour les épisodes méditerranéens, d’où la terminologie « épisode cévenol » souvent employée). Quand le vent est plus modéré, ces orages vont persister en plaine, voire sur le littoral.
À quelle période se produisent les pluies intenses ?
Des précipitations intenses sont observées en toutes saisons. Mais les deux périodes les plus propices sont :
– mai à septembre, quand se produisent la plupart des orages sur l’ensemble du pays
– l’automne, saison particulièrement favorable aux fortes précipitations dans les régions
méditerranéennes, quand l’air en altitude se refroidit plus vite que la Méditerranée
encore chaude.
Comment détecte-t-on les précipitations ?
Les radars météorologiques permettent de localiser les précipitations (pluie, neige, grêle) et de mesurer leur intensité en temps réel. Le réseau de radars de Météo-France est réparti sur l’ensemble du territoire et couvre notamment l’arc méditerranéen. Ces radars ont une portée d’environ 100 km pour la mesure et de 150 à 200 km pour la détection des phénomènes dangereux. Les prévisionnistes disposent d’images radars toutes les 5 minutes.
Commentaires récents